Paracelsus
Addictionist
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Une étude récente publiée dans JAMA Network Open met en évidence les lacunes critiques dans le traitement des troubles liés à la consommation d'opioïdes dans les prisons américaines. Malgré le bilan dévastateur des surdoses d'opioïdes, qui ont coûté la vie à plus de 80 000 personnes en 2023, moins de la moitié des prisons américaines proposent des médicaments contre les troubles liés à la consommation d'opioïdes, alors que près des deux tiers de la population carcérale sont aux prises avec des troubles liés à la consommation de substances psychoactives. Il s'agit là d'une occasion manquée de fournir des traitements vitaux à l'une des populations les plus à risque.
Selon l'étude, seuls 43,8 % des établissements pénitentiaires proposent une forme quelconque de traitement de la toxicomanie, comme la buprénorphine, la méthadone ou la naltrexone. Plus inquiétant encore, seules 12,8 % des prisons proposent ce traitement à toutes les personnes diagnostiquées comme souffrant de toxicomanie. Ces médicaments se sont révélés efficaces pour réduire la consommation d'opioïdes et prévenir les overdoses, tant pendant l'incarcération qu'après la libération. Cependant, de nombreux établissements ont du mal à mettre en œuvre ces traitements en raison des coûts, du personnel et des obstacles réglementaires.
L'étude, menée entre juin 2022 et avril 2023, a analysé les réponses de plus de 1 000 prisons à travers les États-Unis, représentant un échantillon national de plus de 3 000 établissements. Les chercheurs ont constaté que les prisons situées dans des communautés moins vulnérables socialement et celles situées plus près des centres de traitement étaient plus susceptibles de proposer des MdE. La disponibilité du traitement était également associée à des prisons de plus grande taille et à davantage de ressources, ce qui indique que les établissements ruraux de plus petite taille peuvent être confrontés à de plus grandes difficultés pour offrir ces services.
Le manque de disponibilité des médicaments dans les prisons a de graves conséquences, car de nombreuses personnes souffrant de toxicomanie sont confrontées à un risque accru d'overdose peu de temps après leur libération. Des études ont montré que la fourniture de MdE dans les établissements pénitentiaires peut réduire ce risque de manière significative. Pourtant, de nombreuses prisons ne sont pas équipées pour offrir ces traitements, laissant une population vulnérable sans accès à des interventions éprouvées et fondées sur des preuves.
Les chercheurs soulignent la nécessité de mettre en place des politiques visant à accroître la disponibilité des MdE dans les prisons et à améliorer la coordination avec les services communautaires après la libération. Les directives fédérales déjà en place invitant les prisons à élargir l'accès aux MdE, l'étude souligne l'urgence de combler ces lacunes pour enrayer la crise des opioïdes en cours.
Pour ceux qui souhaitent lire l'étude dans son intégralité, elle est disponible sur le site web JAMA Network Open à ce lien (clearnet).